Sénégal : un atelier à Dakar pour produire des rapports alternatifs
Un atelier organisé par les Nations Unies et du CCPR Centre renforce le rôle des ONG et de la CNDH dans le suivi du Pacte international relatif aux droits civils et politiques
Du 16 au 18 septembre 2025, un atelier de formation s’est tenu au Bureau régional du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH-BRAO) à Dakar, réunissant une vingtaine des des représentant·es d’organisations de la société civile (OSC) et de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) du Sénégal. Organisé conjointement par le Centre pour les droits civils et politiques (CCPR Centre) et le HCDH-BRAO, cet atelier visait à renforcer les capacités des acteurs nationaux dans la rédaction de rapports alternatifs destinés au Comité des droits de l’Homme (CCPR), dans la perspective de la Liste de points à traiter que le Comité adoptera en mars 2026. Les participant·es représentaient plus de vingt organisations de la société civile du Sénégal, œuvrant dans divers domaines liés aux droits civils et politiques : la lutte contre la torture, la liberté d’expression et de réunion, les droits des personnes handicapées, la non-discrimination, l’égalité de genre, entre autres. L’atelier a été particulièrement riche, car il reflétait la diversité des expertises présentes et a permis aux participant·es de partager et croiser leurs connaissances. Les rapports alternatifs les plus réussis dans le cadre du CCPR Center sont souvent ceux qui résultent d’un travail en coalition, où les organisations se complètent mutuellement afin de présenter une analyse globale et cohérente de la situation des droits humains. La cérémonie d’ouverture a été marquée par les interventions de M Robert Kotchani,Représentant Régionale HCDH-BRAO, du Vice-Président du Sous-Comité pour la prévention de la torture (SPT), M. Hameth Saloum Diakhate, et du représentant de Mme Amsatou Sow Sidibé Présidente de la CNDH. « Les rapports alternatifs ne sont pas un contre-discours, mais une source vitale d’information ». C`est ainsi que dans son allocution, M. Diakhate a rappelé la place centrale des OSC dans le système onusien : « Vos contributions sont essentielles. Les rapports que vous soumettez ne disparaissent pas dans des tiroirs ; ils nourrissent notre travail, orientent nos dialogues avec les gouvernements et renforcent la crédibilité de nos recommandations. » Il a également salué le rôle pionnier du Sénégal dans la ratification de l’ensemble des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, tout en soulignant que « les droits civils et politiques ne sont jamais acquis une fois pour toutes ; ils nécessitent une vigilance constante et un suivi rigoureux ». De son côté, le Représentant Régionale du HCDH-BRAO a mis en avant la valeur d’un dialogue constructif entre l’État et la société civile : « Les ONG ne doivent pas être perçues comme des adversaires, mais comme des partenaires essentiels dans la mise en œuvre des droits humains. Leurs contributions garantissent une évaluation plus complète de la réalité des droits sur le terrain. » Il a insisté sur l’importance d’impliquer les OSC dès la collecte des données jusqu’au suivi des recommandations des comités : « Les organes de traités ont besoin d’entendre d’autres voix que celles du gouvernement. Les rapports alternatifs permettent de vérifier la mise en œuvre effective desengagements pris.

