Troisième cycle de l’EPU du Togo : le CCPR Centre et UPR info accompagnent les ONG togolaises dans la préparation de leurs contributions en vue de l’examen
Dans le cadre de l’évaluation de la mise en œuvre de ses engagements internationaux en matière de droits humains, le Togo se fera examiner par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies lors de l’examen périodique universel (EPU) de 2022.
En vue d’assurer une participation active de la société civile à ce troisième cycle de l’EPU du Togo, le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT Togo) et le Bureau Afrique du Centre pour les Droits Civils et Politiques (CCPR centre) ont organisé une consultation nationale qui a vu la participation de plus de cinquante-cinq associations et ONG togolaises. Cet évènement a été possible grâce à l’appui technique et financier de UPR Info et de l’ OIF.
Lors de la cérémonie d’ouverture, monsieur Claude Amegan, Président du CACIT, a dressé un tableau de la situation des droits de l’homme au Togo, en soulignant que le pays fait face à un certain recul des droits et libertés publiques fondamentales depuis la crise socio politique d’août 2017. Madame Nargiz Arupova - directrice de programme à l’UPR Info - et monsieur Gafaou Abdou Akpaou - directeur de la législation et de la protection des droits de l'homme et représentant du ministre - ont rappelé l’importance de l’EPU en tant que mécanisme essentiel à l’amélioration des droits de l’homme et salué la collaboration entre le gouvernement togolais et les acteurs de la société civile.
Cet atelier de trois jours a permis aux participants d’’avoir une meilleure compréhension du mécanisme de l’EPU et de s’approprier de la méthodologie nécessaire pour rédiger et soumettre des rapports EPU au HCDH. Cette consultation a également été l’opportunité pour les organisations de la société civile togolaise de se pencher sur les questions clés qui devront faire objet du rapport de la société civile pour l’EPU. Six thématiques ont été abordées, à savoir 1. La protection des défenseurs des droits de l’homme ; 2. Les droits des personnes vulnérables ; 3. Les droits des enfants et 4. des femmes ; 5. Les droits économiques et sociaux et 6. Les droits civils et politiques.
Parmi les principaux défis liés à la situation des droits de l’Homme au Togo identifiés durant les travaux et devant faire l’objet d’approfondissement dans le cadre du rapport, on peut mentionner, entre autres, la persistance de l’impunité sur les cas de violences commis de 2005 à ce jour, le cas de mauvais traitement, les conditions de détention dans le pays, les violences basées sur le genre et discriminations à l’égard des femmes et les atteintes aux droits humains durant la pandémie de la Covid-19. Durant cette période, au moins six personnes auraient été tuées et d’autres blessés par la police dans plusieurs villes du pays notamment à Lomé, à Kara et à Sokodé. De plus, les autorités togolaises, sous le prétexte de faire appliquer les mesures contre la pandémie, auraient porté atteinte à la liberté de manifestation et de réunion pacifique. A titre d’exemple, une réunion de sensibilisation du mouvement Nubueke avec projection de film aurait été interrompue par des agents des forces de l’ordre. Les responsables du Mouvement ont été arrêtés avant d’être libérés quelques jours plus tard.
Le rapport de la société civile togolaise sera envoyé au Conseil des droits de l’Homme à travers le Haut-Commissariat au plus tard le 15 juillet 2021.