Interview Sandrine Nkurikiye, journaliste burundaise en exil au Rwanda

Published on 10 Aug 2016, 10:46 AM

Sandrine Nkurikiye a participé à l'examen extraordinaire du Burundi devant le CAT

Centre CCPR: Sandrine, vous exercez la profession de journaliste. Quel type de journalisme exercez-vous ? Qui est votre employeur ?

Sandrine Nkurikiye: Je suis journaliste pour la Radio Publique Africaine (RPA), la radio la plus écoutée d’Afrique. Outre la présentation des émissions radiophoniques, je fais de la production d’émissions, et réalise des reportages d’investigation.

CCPR: Pourquoi vivez-vous en exil à Kigali (Rwanda) ? Quelle est la situation des journalistes au Burundi ?

SN: La RPA a été fermée le 14 avril 2015 car taxée de travailler avec l’opposition au Président P. Nkurunziza. Cinq mois après la fermeture, le 13 mai 2015 précisément,  il y a eu la tentative de coup d’état, lors de laquelle les putschistes ont rouvert les locaux de la RPA. J’ai été forcée d’interviewer le général Godefroy Niyombare, leader du coup d’état, devant les caméras du monde entier. Ils étaient armés et je n’ai pas eu le choix. Par la suite, la RPA a été incendiée par le pouvoir en place. J’ai personnellement été mise sur la liste des personnes recherchées par les Imbonerakure. J’ai fui au Rwanda une semaine après avoir reçu des menaces. Il est très difficile d’exercer le métier de journaliste en n'étant pas au pays. Nos sources ont très peur pour leur sécurité et on est contraint de masquer les voix de ceux qui acceptent de nous accorder une interview.

"Il est très difficile d’exercer le métier de journaliste en n'étant pas au pays. Nos sources ont très peur pour leur sécurité et on est contraint de masquer les voix de ceux qui acceptent de nous accorder une interview."

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CCPR: Qu’attendez-vous de votre passage à Genève, et de la session extraordinaire du Comité contre la torture (CAT) en particulier ? Qu’avez-vous pensé de celle-ci ?

SN: En tant que journaliste, c’est un privilège d’être à Genève. Je suivais déjà le travail des Comités en lien avec le Burundi auparavant, comme l’ensemble de la presse burundaise. Le CAT a réussi à se mettre à la place de la population burundaise, même ceux vivant dans les provinces éloignées de Bujumbura, et ont posé au gouvernement les questions que tous les burundais se posent. Avant, le gouvernement niait la situation du Burundi. Aujourd’hui, le CAT a donné des exemples précis de violations des droits de l’homme, en donnant les dates et les lieux des violations. La Ministre de la Justice [la chef de la délégation burundaise, n.d.l.a.] ne pourra pas répondre à certaines questions. En tout état de cause, les recommandations du CAT vont avoir un impact positif car elles mettent en lumière la situation du Burundi. Concernant les autres réunions, celles-ci ont montré que la société civile burundaise n’est pas seule, que d’autres personnes sont derrière elle. J’ai aimé la simplicité et l’attachement de ces personnes au Burundi, notamment concernant le Haut-Commissaire.

CCPR: L’une des experts du CAT a avancé que la Ministre de la Justice pourrait être jugée un jour pour les violations des droits de l’Homme au Burundi. Qu’en pensez-vous?

SN: Bien sûr. Les auteurs des violations des droits de l’homme seront jugés un jour, comme cela a été le cas pour le Rwanda hier et la Côte d’Ivoire aujourd’hui.

CCPR: Si vous deviez faire un bilan de vos attentes avant d’arriver a Genève et de vos attentes après cette semaine, quel serait-il ?

SN: Ce séjour à Genève a été au-delà de mes attentes. Je pensais que ces réunions ne seraient que des mots, mais elles m’ont redonné espoir: j’ai vu que la communauté international était derrière nous. Je suis sure que les choses peuvent changer.

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